La semaine dernière, quand je vous parlais de la visite des traboules de la Croix-Rousse, j’ai vaguement mentionné la seconde partie de la visite qui consistait à en apprendre un peu plus sur la sérigraphie sur soie.

Pour être honnête, c’était vraiment la partie qui m’intéressait le moins et finalement j’ai pris autant de plaisir à écouter le responsable de l’atelier que l’intervenante qui nous a baladé sur les Pentes. (Et ce n’est pas parce qu’à l’atelier, il faisait quand même vachement moins froid !!)

A savoir que Lyon a connu son Age d’Or au XVII siècle étant devenue le centre mondial incontesté de la soie. La France a notamment connu un essor grandiose grâce aux somptueuses étoffes réalisées à Lyon pour les prestigieuses Cours Royales Européennes.

De nos jours, l’activité est moindre même s’il reste une grande demande pour les fameux carrés de soie. Vous me direz, en quoi est-ce palpitant ?? Eh bien, je vais vous le dire en trois mots:

art – passion – qualité.

La sérigraphie est un procédé qui nécessite beaucoup de patience. Et je peux déjà vous donner une idée rien qu’en décomposant ce nom féminin: série-graphique.

La sérigraphie est donc une technique d’imprimerie que l’on exerce sur des supports (ici du textile, mais ça peut être du papier, du bois, du verre, du carton,etc) sur de longs ou courts tirages.

Je ne sais pas si vous avez compris mais en gros, la soie est installée sur de longues tables (ici 8 mètres) et les carrés de soie sont sérigraphiés les uns après les autres.

Et cela demande beaucoup de patience car pour chaque couleur du dessin il faut utiliser un pochoir différent. Le poser sur le dessin, passer la raclette pour que l’encre s’étale et passer au suivant. Et ainsi de suite tout du long.

Et anecdote de fous: ils recrutent sur la longueur des bras !!!!

Autre fait important, la délocalisation de la fabrication des foulards en carrés de soie. Et c’est finalement le point le plus important à mes yeux concernant cet article. Voui voui, le fameux que si vous cherchez sur le net, ELLE vous montrera mile et une façons de le porter.

Hermès dont le siège social est à Lyon achète la soie brute notamment en Chine et au Brésil ( vous me direz normal, la soie est top qualité et ces deux pays sont les premiers producteurs mondiaux). Hermès vends ses carrés 200€ pièce, tout comme Dior et ils en produisent environ 18 000 par jour. 18 000 par jour !! Je vous laisse faire les comptes après vous avoir donné le prix de revient d’un foulard pièce.

Hermès fabrique dans la région Lyonnaise, Dior en Chine.

Sérigraphié à Lyon, un carré coûte 16€. Fabriqué en Chine, 11€. Et encore .. plutôt 8€ même.

Ce qui est dommage c’est que ces deux maisons font partie du même groupe: LVMH.

Alors voilà, les modeuses qui se pavanent avec leurs foulards ou bien qui font des articles à la gloire du si « mythique carré », et bien je ne les applaudis pas.

Maintenant, vous pouvez aller chercher votre calculatrice si le calcul mental et vous ça fait deux …

Les ateliers comme celui-ci ont du travail car ils ont des partenariats avec des musées et des lieux historiques donc la plupart des carrés fabriqués ont un rapport avec un évènement artistique et sont généralement vendus en boutiques.

Mais voyez-vous, 40€ pour un simple carré sur l’art africain ben c’est bof. Hermès, c’est un Hermès au moins.

Et voilà! Les deux prochaines photos sont un avant-après pour que vous puissiez voir les différences:

Traverser la Saône par la Passerelle Saint Georges en direction du Vieux-Lyon et de la Basilique de Fourvière lorsque le soleil se couche est une de mes choses préférées à Lyon ! Alors aujourd’hui (à défaut d’avoir un article plus constructif) je vous emmène en balade avec moi !!

D’habitude, le vendredi c’est musique. Aujourd’hui, j’avais envie d’agrémenter ce billet de cette chanson magnifique de Benjamin Biolay, Lyon Presqu’île.

Et puis aussi des photos prises sur cette fameuse Presqu’île. Des tranches de vie Lyonnaise. Vous ai-je déjà dit ô combien j’aime cette ville ??